Attente
Abdelghafour Bakkali
(L‘affreux Covid-19)
Brutalement le temps se fige.
Le tic-tac de l’horloge grince.
De loin, un ton presto agace,
Et l’attention se désagrège
La Fâcheuse se plante roide
Broie des vies dans les nues.
La vie n’est plus qu’une vue
Sur un monde de bévue
Perpétrée par un ogre infect
Vomissant à l’excès
Sa puanteur abjecte.
Il claquemure une gent maniable
Dans sa logis prescriptible.
Docile, soumise, malléable.
La crainte la vide de sa lumière
Et oriente la tenue à admettre
Sous la houlette du maestro
Qui accorde une note à huis clos.
L’ogre régente son imperium
Battant de ses ailes d’acier
Un aria âpre et rogue.
L’Effroi préside aux destinées
Du cheptel des humains consignés.
Le confinement atterre les soumis,
Détermine à jamais leur arrêt.
Cette attente dolente désespère.
On s’égare dans un vide trouble,
Un vide scabreux et délétère.
Astreint à ce mutisme excédant,
Orchestré par une vermine pandémique,
Barricadée dans sa tour dantesque.
Tout y fuse et étrangle la vérité
Engluée dans sa marécage putride..
Le monde balancé dans le néant,
La claustration étouffe toute voix
Derrière un rideau de mensonges.
Egrène, à voix de crécelle, les disparus.
Le clou de peur s’enfonce davantage
Dans les âmes des silencieux reclus.
La vie des ténèbres est la seule vérité
Dans ce monde mis à l’envers
Par un scélérat sulfureux et pervers.
Brutalement le temps se fige,
Pointe une aube inodore
Dont la pâle lueur de l’aurore
Ébranle les âmes vertes de rage.
Brutalement le temps se fige.
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