LEXICARABIA

LEXICARABIA

Soutenir et accompagner

Concevoir et organiser des séquences de soutien et de remédiation

 

Abdelghafour Bakkali

 

« Plus on se préoccupera tôt de l’enfant en difficulté scolaire, plus on évitera ensuite que l’échec ne se creuse. »

Lionel Jospin

 

 Deux phases ont été prévues pour l'identification, la mise au point d'une stratégie de mise en œuvre et de redressement des lacunes observées dans l'acquis des élèves choisis délibérément dans les milieux défavorisés. Des critères de sélectivité ont été mis au point afin que les objectifs fixés pour cette opération ne soient pas faussés en fin de parcours. Lors de la première phase de mise en œuvre  -décisive faut-il le noter -, on a pu relever une évolution tant au niveau de la quantité des activités réalisées que dans celui de la qualité des actions entreprises dans le fonctionnement des opérations de soutien et de remédiation destinées aux élèves de la 3ème et 6ème AF, population issue de familles vulnérables. Cela est dû à la logistique pédagogique adoptée et à l'effort soutenu des animateurs des séances de soutien en arabe, éducation islamique, sciences naturelles, mathématiques et français.

 

 

Travaillant dans une sorte de synergie, l'équipe pédagogique, en rapport direct et quasi permanent avec le comité d'encadrement et de pilotage, s'est montrée, tout au long de l'action, soucieuse de présenter aux apprenants, dans un dispositif de régulation des acquis, un contenu varié répondant aux besoins les plus urgents. De ce fait, les objectifs intermédiaires ont été atteints. Invitée activement par les intervenants, la population cible, «intégrée» dans un environnement et une situation d'enseignement et d'apprentissage  plus ou moins différent, dans plusieurs de ses aspects, du milieu duquel ils sont issus, montrent, sans équivoque, un intérêt particulier pour les activités qu'on leur présente et les valeurs qu'on veut leur inculquer. Ils acquièrent de ce fait progressivement et selon un rythme régulier, des compétences en communication, en lecture-écriture, en mathématiques et sciences naturelles, objectifs que s'est fixée cette opération de soutien.

 

Pour  que cela se précise davantage, ce compte-rendu présentera dans trois axes le progrès réalisé pendant cette phase de mise en situation apprenante: d'abord en ce qui concerne les activités pédagogiques  présentées au public ciblé par cette opération de soutien et de remédiation, ensuite, les objectifs et les contenus de cette action, le mode d'évaluation, et enfin les démarches adoptées pour que ces objectifs soient atteints.

 

1.   Activités pédagogiques :

 

Notons de prime abord que l'effectif d'inscrits à ces activités de soutien a nettement augmenté. On est passé de  183 bénéficiaires enregistrés lors la première phase (du 12 avril 1999 au 30 courant) à 228 inscrits (dépassant ainsi le nombre de bénéficiaires prévus pour cette opération de 45), avec un taux de 24,59%. Ils se répartissent ainsi :

  • 36 élèves en 3ème AF et
  • 192 en 6ème AF répartis à leur tour en 6 groupes classes de 32 élèves chacune.

Les animatrices et les animateurs  de ces séances de soutien et de remédiation sont toujours ceux qui ont assuré les activités de soutien lors de la  première phase. Le tableau suivant visualisera le programme de soutien / remédiation dispensé pendant la seconde phase :

36 élèves inscrits de la 3eme AF pour le module français.

32 élèves de la 6eme AF pour les modules respectifs d'arabe, éducation islamique, sciences naturelles, mathématiques, arabe, français.

 

Or, lors  cette phase, on note, d'une part, l'appropriation du contenu, objectivement élaboré, qui leur faisait obstacle, et, d'autre part, un changement au niveau du comportement et qu'ils doivent adopter avec leur milieu. L'opération a en effet misé non seulement sur l'acquisition systématique des séquences scolaires, mais aussi et surtout sur l'évolution psychoaffective des apprenants.

Lire, écrire et calculer, mais aussi agir et être : voilà les tenants et aboutissants de l'opération entreprise. Ce binôme constitue la plate-forme de cette action éducative. Il ne s'agit, dans le processus d'enseignement et de l'apprentissage, en l'occurrence le soutien et remédiation, de proposer des «recettes » stéréotypées menant éventuellement vers la réussite scolaire chiffrée, mais de veiller à ce que l'apprenant acquière des habitudes capables de faire de lui un être qui comprend ce qu'il apprend, un être en somme actif dans l'appropriation du savoir, savoir-faire et savoir-être social. Le soutien revêt, dans ce cas, un mécanisme de mise en œuvre rationnelle des systèmes d'apprentissage et d'une progression vers un attitude comportementale socialisé  qui est la clef de voûte tout projet éducatif digne de ce nom.




Bref, l'opération engagée 
ne reprend donc pas les pratiques pédagogiques des écoles officielles, les chemins battus d'une pédagogie stéréotypée, mais elle vise à créer, par des activités de remédiation ciblées,  un climat de confiance entre des enfants laissés pour compte et l'enseignant, d'une part, et ces mêmes enfants avec un contenu qui leur est souvent inaccessible, d'autre part. Le cumul des difficultés, d'ordre scolaire et socio-affectif, dont ils soufrent ne pourraient, quelle que soit la pertinence de la démarche adoptée, être dissipée par les seules batteries d'exercices si celles-ci ne sont pas accompagnées d'une stratégie plus globale dans la lutte contre l'inégalité scolaire.

Cet intérêt, se traduit par une assiduité remarquable (se situant entre 98% et 100% pour tous les groupes) bien que ces apprenants viennent de quartiers éloignés du centre d'accueil. Ils s'intègrent  également par une sorte d'insertion discrète dans ce milieu considéré jusque-là comme un lieu où se précisent, d'une manière agressive, les écarts sociaux. Or, un changement dans le mode d'habillement, dans l'utilisation et la conservation du matériel didactique mis à leur disposition, du mobilier scolaire, leurs rapports avec les enseignants, etc.  sont autant de signes positifs et révélateurs. Le but est de briser cet obstacle environnemental entre quartiers poursuivi par cette action semble, à bien des égards, être - du moins - partiellement atteint.

Les apprenants, ayant senti, à travers des actions pédagogiques appropriées, l'envie d'apprendre, ont établi, tout le long du cursus d'apprentissage et de soutien, des rapports interactionnels et positifs avec l'équipe pédagogique. Ils ont exprimé, sans mots couverts, la différence qui existe entre leur vécu scolaire quasi dérisoire et la réalité de soutien / remédiation dans laquelle ils ont été entraînés, aussi bien en ce qui concerne les procédés et les moyens utilisés par les enseignants que le contenu des activités.

Notons à ce propos que le 28 mai, une délégation composée du coordinateur national de lutte contre la pauvreté, M. Moncif Fadili, du coordinateur local, M. Mohamed Serifi, des  présidents  de  certains ONG de Tanger,  comme  l'UAF, Fadaat,  Chifa,  Anciens de Mohamed V, la presse locale (envoyés des Nouvelles du Nord et de la MAP) ont visité cette «manifestation » de soutien / remédiation. Ils ont été en contact direct avec les différents groupes classes ; ils ont par ailleurs posé des questions aux animateurs et aux apprenants, suivi des interventions pédagogiques, remarqué l'utilisation de moyens didactiques appropriés : polycopiés distribués aux apprenants, utilisation de matériels audiovisuels, de supports iconiques, etc.   

               

2.   Activités extrascolaires :

  • Cette action pédagogique est aussi accompagnée d'activités parascolaires dont la finalité réside dans la préparation des apprenants à la vie en société ; autrement dit, à l'accentuation de l'intérêt pour les études. L'opération engagée n'est pas un système d'apprentissage et de remédiation fermée sur elle-même, mais une action pédagogique multidimensionnelle et fonctionnelle. Former, ou encore reformer, des apprenants ayant des difficultés d'assimilation du contenu scolaire et vivant à la marge de la société, est un acte qui nécessité la diversification des activités. Pour cela, on a programmé une sortie le 30 mai 1999, suivie d'un déjeuner collectif au Centre Pédagogique Régional. A cette manifestation a assisté M. Mohamed Serifi, coordinateur local de lutte contre la pauvreté et a ouvertement exprimé sa satisfaction pour une telle activité alliant à la fois la mise à niveau d'enfants défavorisés et la présentation d'un repas idoine et substantiel, signe d'intérêt croissant pour une population vulnérable. Ont assisté évidemment à cette rencontre les responsables de l'association Al-Barzakh, les animateurs des activités de soutien et quelques invités.
  • Outre cela, on a introduit une activité d'arts plastiques parce qu'on a estimé que ce travail diversifiera davantage les activités de soutien. On a donc engagé un conseiller pédagogique, M.  Saâd Ghammad pour animer, pendant une durée de 6 heures, l'atelier de production plastique ; et ce, autour d'une thématique actuelle : le rôle de l'alphabétisation, le sens du droit de l'homme et du droit de l'enfant, les méfaits de la toxicomanie, des maladies, etc.

3.     Contenus pédagogiques : unités de soutien et de remédiation :

 

Animateurs

NHE[1]

NER[2]

Modalités

Nature des difficultés

Observations

 

En classe

Hors-classe

Arabe

2

28 x 2

60 x 2

Compréhension de l'oral et de l'écrit

Consolidation et rattrapage

Syntaxiques

Morphologiques

Lexicaux

phonétiques

 

Education islamique

2

8 x 2

16

Appropriation des principes religieux

Mémorisation de la sourate

Al-Rahman

Et Al-Waqica, etc.

Histoire du Prophète

Tradition

Coran

Morale musulmane

Les mêmes animateurs qu'en arabe

Sciences  naturelles

2

8 x 2

24

Résolution de problèmes et remédiation

Exercices  complément.de fixation

Électricité

Volcans

Système nerveux

Les mêmes animateurs qu'en arabe

mathématiques

2

24 x 2

42

Application immédiate : exercices portant sur les principales difficultés mathématiques relevées dans le diagnostic et exercices de renforcement

Mémorisation des tables de multiplication

Opérations fondamentales

Conversion

Masses et volumes

fractions

Toutes les activités de remédiation et de renforcement sont faites en classe et sous la houlette de l'animateur. Celui-ci insiste surtout sur la participation des apprenants.

Français

3 (1 + 2)

3ème AF=24

 

6èmeAF=

24 x 2

3èmeAF=50

 

6ème AF=

50 x 2

 

Activités de fixation portant essentiel. sur les compétences de base:  compréhension orale et écrite, production orale et écrite, auxquelles s'ajoutent des activités de lecture / écriture, des activités ludiques, des séances d'observation, de mémorisation, de restitution et des moments d'expression plastique

Séquences de lecture, des exercices de renforc.

* En 3ème AF : Lecture d'énoncés courts et cohérents

Ecriture

Coloriage

Anticipation En

* 6ème AF :

Communication : situer dans l'espace

Lecture de fragments et compréhension orale

Correction phonétique

Syntaxe :

Constituants du GN

Déterminants possessifs et démonstratifs

COD et COI

Conjugaison :

Verbes usuels du 1eret2ème groupes

Pour cette unité disciplinaires, il s'agit du fonctionnement de deux niveaux : la 3ème AF et la 6ème AF

 

 

Pour ces activités, l'équipe pédagogique a adopté des démarches appropriées et fonctionnelles dans l'organisation et l'animation des situations de soutien et de remédiation. Il s'agit en somme de démarches globales pour l'apprentissage et la mise à niveau. On part toujours de l'observation de faits concrets ou concrétisés à travers une intervention adéquate de l'animateur qui utilise pour cela des documents (textes ou enregistrements liés au thème – ou à la difficulté traitée -.[3] Et ce, dans toutes les unités disciplinaires :

 

  1. En arabe et corollaire (Education islamique et sciences naturelles), on applique presque systématiquement le canevas méthodologique suivant :

 Observation et exploitation de support didactique (exercices polycopiés)

  •  Lecture des énoncés et explicitation du contenu
  •  Exercices proprement dits  
  • Autocorrection
  • Correction collective
  • Synthèse et formulation des règles de fonctionnement
  • Traces écrites

 

Cette démarche a permis l'obtention de résultats notoires dans l'appropriation des contenus des unités précitées. Des progrès relatifs ont été notés : les difficultés relevées dans le diagnostic du départ sont partiellement éludées. L'envie de participer à ces activités de renforcement devient plus évidente.

 B. En Mathématiques, la séance d'animation est organisée de sorte qu'elle favorise l'interaction permanente dans le sens verticale et horizontale entre les différents acteurs, c'est-à-dire entre les apprenants et l'animateur d'une part, entre les apprenants et le contenu, d'autre part ; entre, enfin, l'apprenant et son (ou ses) camarade(s). Voici le schéma du déroulement de la séance de soutien.

 

  • Exploitation individuelle du corpus d'exercices
  • Autocorrection contrôlée discrètement par l'animateur
  • Correction collective et formulation des règles de fonctionnement.

 

A ces séances, les apprenants manifestent un intérêt particulier. Quelques progrès ont été réalisés.

C. En français (3ème A.F), l'animatrice utilise, avec rigueur méthodique, des supports audiovisuels et essaie de créer une dynamique saillante entre les deux pôles de l'action pédagogique. Pour cela, elle procède ainsi 

 

  • Ecoute et visionnement  du document
  • Compréhension et explication
  • Restitution
  • Exploitation.

 

A ces activités d'écoute, elle organise d'autres séances d'apprentissage utilisant des supports iconiques et textuels. Elle invite les élèves à réécrire des graphèmes, parfois même des phrases courtes ; elle les invite également à colorier des scènes auxquelles il faut ajouter du texte ; c'est-à-dire des mots qui montrent que l'apprenant reconnaît la scène et qu'il est capable de l'exprimer en langue étrangère cible.

 

  • En 6ème AF, les animateurs confrontés à des difficultés diverses  et cumulatives procèdent par l'évaluation des curricula : mode d'organisation et de gestion des contenus élaborés à la suite du premier diagnostic, adoption d'une méthode plus souple dans l'approche des handicaps scolaires de la population cible, évaluation formative des élèves, stratégies d'intervention et d'animation pédagogique, processus de l'appropriation et de l'exploitation du matériel didactique.

 

Les séances de remédiation sont conçues de manière à permettre à l'apprenant de se mettre à niveau et d'éprouver avec moins d'angoisse la langue qu'il apprend.

 

  • Observation et lecture des énoncés (élaborés selon le type de difficulté observée)
  • Exécution de l'exercice (traitant la difficulté)
  • Autocorrection
  • Correction collective et découverte des règles du fonctionnement
  • Traces écrites 

4.   Encadrement et pilotage :

Le comité d'encadrement et de pilotage a effectué trois visites pédagogiques et remarqué que les consignes de recommandations formulées lors des réunions ou des visites sont appliquées de manière raisonnable, que les apprenants évoluent à l'intérieur de ce cadre scolaire particulier voire particularisant et répondent positivement à chaque sollicitation. Ils s'impliquent de ce fait dans le processus et en tirent profit. Les animateurs, formulant au préalable des objectifs pédagogiques à atteindre, précisant les contenus  de remédiation à aborder, utilisant d'une manière rationnelle et objective le matériel didactique (fiches pédagogiques, moyens audiovisuels, polycopiés, cahier de texte, etc.) font preuve de rigueur quant à l'animation de leur groupe classe. Ils ménagent de ce fait toutes les potentialités dont ils disposent afin que cette opération de soutien aboutisse. Qui dit soutien dit aussi soutient affectif et psychologique du public soutenu.

 

Pour que cette action se déroule dans de bonnes conditions, le comité a préparé pour ces séances de remédiation des documents pédagogiques : cahier de texte où l'animateur marque pour chaque séance de soutien la date, l'horaire, l'intitulé de la difficulté à remédier ; fiche pédagogique dans laquelle il développe ponctuellement les différentes phases de son intervention ; etc.

 

Le comité a également prévu lors de cette seconde phase la distribution de fournitures scolaires et de sachets de friandise aux élèves afin que ceux-ci puissent éprouver le besoin de mieux faire et adhèrent ainsi à cette formule de remise à niveau capable de les mettre, une fois achevée, sur la bonne voie, celle justement qui dissipe progressivement l'insatisfaction quasi maladive dans laquelle ils vivent.

 

1. Considérations générales :

Cette phase constitue le point final de cette action pédagogique de soutien /remédiation destinée aux élèves de la 3ème et 6ème AF issus de famille défavorisées. Cette phase a permis au comité d'encadrement et de pilotage, en concertation avec les animateurs de ces séances de mise à niveau, de dynamiser davantage cette opération tout en imprimant un rythme plus ou moins rapide pour que les apprenants puissent se doter de moyens d'apprentissage capables de les mettre dans une situation scolaire plus tolérante. On ne prétend pas avoir liquidé tous les handicaps cognitifs, mais on a pu, grâce à une stratégie de cours accélérés, obtenir des résultats palpables. Or, on a cherché, par l'intensification des activités disciplinaires, à optimiser les compétences des apprenants tout en les habituant à un travail régulier afin qu'ils puissent se débarrasser des lacunes accumulées durant leur scolarité.

Au cours de cette phase donc, les animateurs ont donné beaucoup plus d'importance à la préparation de leurs groupes classes aux examens de fin d'année. Ainsi ont-ils élaboré des exercices afin de leur permettre d'aborder ces épreuves avec moins de dégâts. Un test de contrôle normalisé leur été présenté dans toutes les unités de soutien. Sur le total des inscrits (228), plus de 38% ont eu une note allant de 07/20 à 11/20. Ce qui est très encourageant pour des élèves qui présentent, parfois irrémédiablement, des insuffisances, plutôt des retards, dans leur formation (le test du diagnostic a révélé, comme on l'a déjà signalé, des déficiences à tous les niveau).

Ce résultat  a été obtenu grâce à la planification des différentes actions de soutien / remédiation, à la phase préparatoire qui a regroupé, d'une part, les formateurs et les responsables de l'encadrement et du pilotage, les formateurs et les bénéficiaires de cette action, d'autre part ; et enfin à la phase opérationnelle et évaluative. Par une sorte de contrat, les différents acteurs ont essayé de travailler en harmonie afin que l'opération Al-Manhal aboutisse et que les participants prennent conscience des progrès qu'ils pourraient réaliser.

 

 

2.  Animation :

 

  • Répartition des animateurs :

 

niveaux

groupes

effectifs

Unités de soutien

Animateurs

observations

3ème AF

1

 26

 

 

Pour ce groupe, Manhal organise le soutien seulement en français

6ème AF

1

                27

 

 

 

2

28

3

24

 

 

4

25

5

27

 

 

 

6

26

Totaux :

7 groupes

183 bénéficiaires

6 unités de soutien

7 animateurs

 

 

 

  • Constat :

 

Par rapport à la phase 2, une perdition de 20% a été remarquée, plus de 27% en 3ème AF et de 31% pour les 6ème AF. Ce retrait des activités de soutien, s'intensifiant de plus en plus depuis la deuxième semaine de juin, s'explique par l'approche angoissant des périodes d'examens. Les élèves, influencés par l'ambiance générale régnant à la fin de chaque année scolaire, ne pourraient s'atteler davantage à des activités qui exigent d'eux de l'effort et de la persévérance. Il s'explique également par l'état d'exténuation qui a accablé les élèves lors des déplacements de leurs quartiers éloignés et le centre d'accueil sis centre ville.

Ceci étant, de telles activités doivent se terminer en pratique juste après la première semaine de juin.

 

3.  Répartition des activités pédagogiques :

 

 

Animateurs

NHE[4]

NER[5]

Modalités

Nature des difficultés

Observations

 

En classe

Hors-classe

Arabe

2

14x2

10x2

 Travail centré sur le système de la langue arabe

Exercices de rattrapage

 Langue

Lecture

Expression écrite

 

Education islamique

2

6x2

.4

Exercices sur l'acquis en prescriptions religieuses

Mémorisation de la sourate

Al-Rahman

Et Al-Waqica, etc.(suite)

 Révision des différents chapitres de l'E.I.

Les mêmes animateurs qu'en arabe

Sciences  naturelles

2

8x2

6

Exercices en rapport avec l'évaluation certificative de fin d'année

Relecture des différents chapitres de cette unité

 Révision collective

Les mêmes animateurs qu'en arabe

mathématiques

2

28x2

10

Exercices de fixation sur différentes difficultés.

Exercices de consolidation

Quelques chapitres programmés en 6ème AF

 

Français

3 (1 + 2)

3ème AF=28

6èmeAF=28x2

 

3èmeAF=10

 

6ème AF=

10x2

 

Consolidation de l'acquis antérieur en lecture et en écriture ; développement des compétences communicative

Lecture de fragments textuels.

* En 3ème AF : Lecture d'énoncés courts et cohérents

Ecriture

Coloriage

Anticipation(suite)

En

* 6ème AF :

Communication :

Se présenter, présenter qqn.

Porter un jugement

 Compréhension de l'écrit (texte écrit) et compréhension de l'oral (écoute).

Correction phonétique

Syntaxe :

Extension du nom 

 Conjugaison :

Verbes usuels à l'imparfait

Lexique : synonymie

Pour cette unité disciplinaires, il s'agit du fonctionnement de deux niveaux : la 3ème AF et la 6ème AF

Total d'heures effectuées au cours de la phase 3 : 220 h

 

Comme on peut le remarquer, les axes de soutien et de remédiation programmés en cette phase finale continuent ceux élaborés depuis le commencement de cette action, à la seule différence que les présents thèmes et sous-thèmes engagent davantage les apprenants dans une réalité qui est la leur. Tout cela concourt à ce qu'ils appréhendent, du moins partiellement, des contenus qui les aideront à réussir les tests normalisés prévus dès la troisième semaine de juin. Le soutien scolaire n'aura de valeur que lorsqu'il aide le «soutenu » à résoudre ses propres problèmes. A ce stade, il ne se sent contrarié que par les activités scolaires qui lui cause maints obstacles.

Dans le cadre de ce projet, nous avons estimé que la programmation de telles activités constitue, à bien des égards, la clé de voûte des difficultés, d'ordre scolaire et socio-affectif,  que rencontrent quotidiennement des élèves lynchés par un système qui ne tolère pas les retardataires, un système en somme qui extrait, d'une manière parfois brutale, ceux  qui incarnent la réussite scolaire dans toutes ses méandres, alors que les soi-disant «retardataires » sont contraints à l'aphasie. Al-Manhal, sans prétendre résoudre des problèmes souvent insurmontables, a essayé, avec la contribution de la Coordination locale de lutte contre la pauvreté, de créer, au sein de cette population d'élèves défavorisés, une dynamique qui se dressera, avec le peu de moyens dont il dispose, contre l'inégalité scolaire et partant contre l'inégalité des chances. Cette expérience, de peu de durée il faut le noter, a permis de relever des indices d'adaptation de ces élèves qui n'attendent et n'attendront qu' une main pour les arracher de leurs conditions aléatoires.

 


 

[1] Nombre d'heures effectuées

[2] Nombre d'exercices réalisés

[3] Cette observation, pratiquée avec bonheur dans ces types d'activités, indispensable à chaque unité de soutien est une sorte de sensibilisation, une prise de conscience de la difficulté proposée. Elle se prolonge par une recherche individuelle spontanée  ( ou en groupe) impliquant la manipulation active de données suggérées généralement par le test proposée. Cela aboutit évidemment à la reconnaissance et à la formulation de la règle du fonctionnement.

[4] Nombre d'heures effectuées

[5] Nombre d'exercices réalisés



04/10/2010
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