Sous un firmament brumeux...
Abdelghafour Bakkali
Un tumulte crispant fuse de la foule :
Clameurs, sifflements, rengaine, s'écoulent.
Ces cris assourdissants se confondent ;
Et les passants se morfondent.
Une tourmente pointe vers les lieux
Où la colère gronde sans juste-milieu.
Sous un firmament brumeux
Pareil à un entendement spumeux,
La multitude effrénée, narguant l'intelligence,
N'agit que pour exhiber son émergence.
La levée de boucliers perd tout son sens,
Subordonnée à une horde à double sens.
Infiltrée pour la vider de son essence.
Venant d'ailleurs et des alentours,
Elle crache la noirceur de sa perfidie
Et le troupeau tombe en discrédit.
Panurge, chef-suprême, a désormais une cour.
Sa boite à malice signe de non-retour,
Entrainera le populo dans son guêpier.
Et l'envoûtement va en crescendo,
Réduit la cohue en desperados.
Et hop ! Les feuilles de chou surgissent,
Pyromanes par excellence
Attisent un feu joué d’avance
Et étalent un flot de mensonges
Qui mènent la foule par la longe.
Les cartes jetées, la pétaudière éclate.
La sérénité s'effrite sous une tension fate.
Et l'échange salvateur s'enlise à jamais.
L'écoute bienveillante puera tel un abcès.
Tout le monde pérore, personne n'entend.
La cour du roi Pétaud s'attend ;
Ni dialogue, ni consensus, ni raison.
Le chaos surgira de la déraison.
Le désespoir évince l'espoir ;
L'euphorie croupit sous le mouroir.
Une haine décharnée brande son faux,
Et pousse toute entente à l'échafaud.
La clarté s'assombrit en ténèbres hideuses,
Charriant une meute de plèbe galvaudeuse
Qui impose ses lois sans lois,
Et poursuit sans relâche sa voie,
Une voie périlleuse et sans foi.
Elle dévaste la verdure rayonnante,
Et dérobe odieusement la jubilation avenante.
Les chants des oiseaux étouffés ;
Le ciel s'emplit de fumée surchauffée.
Se dessine alors un tableau affreux,
Sous un firmament brumeux.
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